L’observatoire des multinationales (https://multinationales.org/) a publié récemment un rapport intitulé « Lobbys contre citoyens. Qui veut la peau de la convention climat ? » qui démontre comment les grandes entreprises industrielles ont tout fait pour amoindrir ou supprimer les 149 propositions de la convention citoyenne sur le Climat.
Cyril Dion explique dans un article du Monde du 8 mars 2021 que la promesse de soumettre « sans filtre » les propositions de la convention aux citoyens français par referendum a été trois fois reniée par le chef de l’État, Emmanuel Macron.
Les propositions des « citoyens », avant même de pouvoir être examinées au Parlement, ont été l’objet d’une violente offensive de lobbying. Les principaux secteurs industriels concernés – automobile, aérien, agrochimie, publicité – ont mobilisé tous les leviers d’influence à leur disposition, en public et dans l’ombre, soutenus par une large coalition de conservatismes et d’intérêts établis. La convention citoyenne avait été conçue pour ouvrir la discussion au-delà de l’entre-soi des industriels et de l’administration, afin de mener à de vrais changements. Le retour de bâton n’en a été que plus brutal.
Ce rapport expose comment les industriels ont réussi leur travail de sape. On y croise notamment les lobbyistes de Monsanto reconvertis en défenseurs de la liberté de prendre l’avion, de vénérables institutions étatiques mises au service des secteurs qu’elles sont censées réguler, des « experts » qui cachent leurs liens avec les industriels, des chroniqueurs conservateurs qui se répandent en invectives contre les « citoyens » dans des médias eux-mêmes directement affectés par leurs propositions, ou encore des réseaux libertariens venus des États-Unis qui interviennent dans le débat français pour défendre les droits des riches contre toute forme de régulation.
À travers cette opposition acharnée aux propositions des « citoyens », de puissants intérêts industriels et financiers refusent de faire leur juste part des efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Leur influence apparaît plus que jamais comme un obstacle à toute réelle action climatique.