Inefficace contre l’insécurité, coûteuse pour les budgets municipaux et dangereuse pour les libertés individuelles, la vidéo surveillance est sur le point de se diffuser dans les communes du Haut-Val-de-Marne, sous la pression de l’Etat-UMP et des intérêts privés. Comment résister ?
Bienvenue au village ! L’exemple de la commune de Chazey d’Azergues (Rhône)
Les maires des communes du Haut Val de Marne qui viennent de lancer des études pour installer des caméras de vidéo surveillance devraient méditer l’exemple de cette commune aisée mais vieillissante de la banlieue lyonnaise qui a connu récemment la célébrité pour avoir installé 37 caméras pour 3900 habitants, soit presque une caméra pour 100 habitants, record de France en la matière ! Comme le rapporte un article de Laurent Burlet publié dans Lyon Capitale et repris par Rue 89,
» Avec un tel ratio, cette bourgade coquette du Sud Beaujolais tient certainement un record. On en compte notamment :
- quatre sur la mairie,
- cinq au stade de foot,
- six sur la crèche,
- trois à l’école maternelle,
- six à la primaire.
Cette aimable plaisanterie a tout de même coûté à la commune 80 000 Euros (dont 34 000 pris en charge par la préfecture). On peut donc calculer que pour une commune de 26000 habitants comme Sucy-en-Brie, il faudrait 260 caméras pour atteindre le même ratio d’une caméra pour 100 habitants. Le coût d’un tel équipement équivalent serait de plus d’un demi-million d’euros au bas mot. Peut-être même faudrait-il davantage de caméras, car la population de Sucy-en-Brie est provisoirement plus jeune que celle de Chazey d’Azergues et comporte beaucoup d’écoles maternelles et primaires, sans parler des collèges et du lycée… Mais il est vrai que les crèches sont en nombre insuffisant donc on pourra économiser un peu de ce côté là !
Tout ça ne vous rappelle rien ? Allons, un petit effort de mémoire et vous reconnaîtrez certainement les personnages de cette série culte de la BBC :
Comment organiser la résitance face aux dérives sécuritaire de la vidéosurveillance en Ile de France ?
La première chose à faire est de s’informer et de constituer un dossier sur la vidéo surveillance, son efficacité supposé, les intérêts économiques qui sont derrières, les formes légales de résistance (via la CNIL, notamment), etc. Le document le plus utile pour amorcer la réflexion est le dossier de 4 pages mis au point par la Ligue des Droits de l’Homme et RAVIF (Réseau Anti Vidéo Surveillance en Ile de France).
Cliquez ici pour télécharger le document au format PDF.
Conclusion : ne pas se résigner !
Un peuple qui est prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre et finit par perdre les deux (Benjamin Franklin)
Les membres du parti socialiste condamnent mollement les dérives sécuritaires de l’Etat UMP, mais installent des caméras dans de nombreuses villes qu’ils dirigent, notamment à Paris. Les membres du mouvement Europe-Ecologie Les Verts doivent clairement affirmer leur différence sur ce dossier et avoir le courage de ne pas faire la politique des sondages (cf. vote du conseil Municipal de Sucy-en-Brie en Décembre 2010 où seule l’élue Verte s’est opposée au lanement d’une étude d’implantation des caméras de vidéo-surveillace, tandis que le parti socialiste s’abstenait).
Que les citoyens veuillent plus de sécurité est une chose. Qu’ils soient près à sacrifier leur liberté en est une autre. Les caméras de vidéo surveillance ne sont ni efficaces, ni utiles. Il faut s’y opposer résolument et expliquer pourquoi nous le faisons.
Claude Grasland
Europe-Ecologie/ Les Verts, Sucy en Brie